L’offensive de Trump contre la Réserve fédérale encourage la vente des actifs américains

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22 avril 2025

Written by
Enrique Diaz-Alvarez

Chief Risk Officer

La tranquillité relative observée sur les marchés des devises durant la semaine de Pâques a été brutalement interrompue vendredi soir. Des publications de Donald Trump sur les réseaux sociaux ont déclenché une nouvelle vague d’instabilité. Ses attaques personnelles contre Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, et les rumeurs de son éventuel licenciement, ont semé le trouble. Malgré les doutes sur la légalité d’une telle action et les déclarations de M. Powell affirmant son invulnérabilité, les investisseurs ont réagi avec inquiétude. Depuis la réouverture des marchés dimanche, une vente massive d’actions, d’obligations et de devises américaines témoigne de cette nervosité, un mouvement de marché inhabituel et préoccupant.

I
l est difficile de prédire si les marchés parviendront à détourner leur attention des interventions imprévisibles de l’administration Trump cette semaine. Outre les annonces sur les tarifs douaniers et la politique monétaire, nous aurons un aperçu crucial de l’impact des politiques fluctuantes de Trump sur la confiance des entreprises. Les indices PMI d’avril, publiés mardi pour les principales économies mondiales, permettront d’évaluer cet impact de manière globale et comparative. Concernant les données économiques concrètes, nous devrons patienter, à l’exception des chiffres hebdomadaires des demandes d’allocations chômage aux États-Unis, qui prennent une importance accrue dans ce contexte.

Les principales devises en détail

 

EUR

La semaine dernière, l’euro a connu une reprise similaire à celle des autres devises du G10, indiquant un mouvement de marché davantage caractérisé par une vente du dollar que par un achat spécifique d’euros. Cependant, depuis ce point de référence, l’euro s’est distingué comme la deuxième devise la plus performante, derrière le franc suisse. Cela suggère que les marchés de la zone euro attirent une part significative des capitaux quittant les États-Unis. La poursuite de l’appréciation de la monnaie unique, même après la réunion de la BCE de la semaine dernière jugée plutôt accommodante, renforce cette idée. Bien que les marchés anticipent désormais un taux d’intérêt terminal de 1,5 % ou moins, les marchés des devises ne semblent pas préoccupés par ce faible niveau en contrepartie de la stabilité institutionnelle relative de la zone euro.

USD

Les seules données macroéconomiques disponibles jusqu’à présent qui témoignent des turbulences et du désordre consécutifs au « jour de la libération » proviennent d’enquêtes. Elles dressent toutes un portrait uniformément pessimiste. Les consommateurs et les industriels anticipent une augmentation des prix due aux droits de douane, et ces derniers, en particulier, réduisent considérablement leurs projets d’investissement face à l’incertitude. Il est particulièrement frappant de constater que les fabricants basés aux États-Unis sont censés être les bénéficiaires des politiques tarifaires. Cependant, la seule donnée économique réelle fiable reste le nombre hebdomadaire de demandes d’allocations chômage, qui n’a pas encore augmenté, suggérant que l’incertitude n’a pas encore entraîné de licenciements massifs. Cette semaine apportera de nouvelles données d’avril : les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et d’autres enquêtes régionales de la Fed. Dans la mesure où les marchés peuvent se permettre de se concentrer sur autre chose que les interventions de Trump, ces informations seront cruciales. 

GBP

La semaine dernière, la livre sterling s’est redressée face au dollar, affichant une progression comparable à celle de l’euro. Les marchés ont tenté de décrypter les nuances au sein de la situation chaotique aux États-Unis. Les données économiques de mars, bien que publiées avec un certain décalage, ont inclus les rapports sur l’emploi et l’inflation. Le premier reste solide, avec une création d’emplois stable et une croissance salariale modérée mais soutenue. Concernant l’inflation, la Banque d’Angleterre a reçu des nouvelles positives : l’IPC de mars a été inférieur aux attentes, ce qui ouvre la possibilité d’une baisse des taux en mai. Nous estimons que la livre est bien positionnée pour tirer parti de la volatilité des marchés, grâce à sa faible exposition aux tarifs douaniers américains, à la résilience de la demande et à la perspective de liens étroits avec l’UE.

 

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